Dois-je faire appel à un interprète professionnel ?
Un traducteur ?
Une personne qui connaît une langue signée ?
Une personne sourde ?

Il faut savoir que les interprètes sont des professionnels qui, pour être payés pour leurs prestations, doivent garantir la qualité de leur service. Que ce soit auprès de vous, en tant que commanditaire de la prestation, ou auprès des personnes qui vont en bénéficier directement. Cette garantie ne peut théoriquement être fournie que par la possession d’un diplôme d’interprète langue des signes de Belgique francophone -français ou par la très bonne expérience d’interprètes de terrain en fonction continue depuis plusieurs années.

Les associations d’interprètes de Belgique francophone travaillent la structuration de la profession pour pouvoir faire co-exister les interprètes en fonction de longue date et les interprètes nouvellement diplômées. Elles travaillent également à établir un cadre plus solide pour la profession.

La situation professionnelle des interprètes en LSFB reste complexe en Belgique francophone. La pénurie est extrêmement forte. Lorsqu’on observe ces éléments réunis, la tentation est grande de faire appel à des personnes qui ne sont pas ou trop peu formées aux techniques d’interprétation et à la déontologie nécessaire. Ces personnes qui ne connaissent pas le métier, ne peuvent pas théoriquement garantir le droit à l’information des personnes sourdes/malentendantes, en toute neutralité et en toute équité vis-à-vis des personnes entendantes. Il importe donc de soit tout mettre en place pour pouvoir faire appel à un interprète professionnel, soit de trouver une alternative tout aussi, si pas davantage, avantageuse. Si l’interprète n’est pas qualifié pour effectuer la prestation que l’on lui demande, s’il ne la refuse pas, il doit en informer toutes les parties concernées.

Ainsi, dans certaines situations, il peut être plus intéressant d’envisager de s’investir dans l’apprentissage d’une langue signée, ou mieux encore et si on en a la possibilité, faire de la connaissance de la LSFB un critère d’engagement, et ce pour pouvoir offrir un accueil ou un service directement en LSFB. Ces opportunités peuvent réduire significativement le nombre de situations où un interprète professionnel serait nécessaire. Elles ne sont pas nécessairement plus intéressantes du point de vue du coût temporel ou financier mais elles peuvent accroître la qualité du processus d’accessibilité mis en place. C’est au cas par cas.

Comme c’est le cas pour les langues parlées, le domaine de la traduction (on traduit d’un support vers un autre, il ne s’agit pas d’interprétation) est plus facilement investi par les amateurs de la langue, ou les natifs eux-mêmes, qui deviennent bilingues par la suite.

Ainsi, il n’est pas toujours nécessaire de faire spécifiquement appel à un traducteur professionnel français-LSFB pour réaliser des vidéos en LSFB à partir d’un texte français ou encore pour faire un texte français ou un sous-titrage à partir d’une vidéo en LSFB. Mais, faire appel à un traducteur professionnel c’est, là aussi, s’assurer que le travail fini sera de qualité. Si un traducteur professionnel ne peut être trouvé, le mieux est de trouver une personne qui maîtrise très bien à la fois le français et la LSFB, et de garder à l’esprit qu’il est toujours plus facile de traduire de sa deuxième langue acquise vers sa langue maternelle (première langue acquise) que l’inverse. Que cette personne soit rémunérée ou non pour sa prestation relève de l’arrangement personnel.