Plancher en bois

Un plancher en bois peut transmettre les vibrations de la danse et/ou de la musique. Il faut faire des essais avec la personne sourde/malentendante qui a besoin d'une adaptation.

Miroirs

Des miroirs dans la salle bénéficient à tout le monde. Ils permettent de corriger une ou des postures et ils permettent aussi aux personnes sourdes/malentendantes de voir que quelqu'un les appelle ou se déplace derrière elles.

Joueurs et terrain

Un ou plusieurs joueurs sur ce terrain, qui ressemble en tout points à un terrain de football, sont sourds/malentendants. On ne le voit pas parce que le jeu se déroule normalement. La personne sourde/malentendante ne peut pas recevoir des explications en même temps qu'elle fait l'exercice mais elle a des yeux pour observer ce qui se passe autour d'elle.

Arbitre

L'arbitre du jeu stoppe ou démarre le jeu avec son sifflet pour les joueurs entendants mais il utilise d'autres codes visuels pour stopper le jeu pour les joueurs sourds/malentendants. L'emploi d'un drapeau de couleur par exemple.

Coach

Le coach du jeu sait de quoi a besoin son sportif sourd/malentendant pour être bien intégré dans l'équipe. Il joue un rôle en favorisant cette intégration. Il sait aussi qu'il faut arrêter le joueur pour lui donner toutes les explications dont il a besoin.

Professeur

Le professeur montre les exercices à faire avant d'expliquer la théorie. C'est plus facile à comprendre.

Le regard

Le sportif a besoin de bien pouvoir lire sur les lèvres du professeur qui ne signe pas. Cela veut dire que le professeur doit toujours se rapprocher de l'élève. Si le professeur connaît une langue signée ou si un code s'est établi entre le professeur et l'élève, il peut donner des explications de plus loin. Ici, le professeur fait le geste de tenir les rênes, c'est un geste évident à faire, et cela montre à l'élève comment il doit le faire, en plus des explications qui sont données oralement.

Le maître-nageur ou le professeur

A la piscine, les personnes sourdes/malentendantes n'entendent pas les coups de sifflets et si elles sont myopes, elles voient mal. Il faut se rapprocher du bassin pour les prévenir et pour donner les explications oralement ou en langues des signes. On peut aussi inviter d'autres nageurs à attirer son attention gentiment.

Aujourd’hui, en Belgique francophone, les personnes sourdes et malentendantes ont la possibilité de pratiquer un grand nombre de disciplines sportives au sein de clubs sportifs pour sourds et malentendants. Ceux-ci sont fédérés par le Belgian Deaf Sport Committee.

Cette pratique peut très bien ne pas être exclusive et dans bien des cas, la personne sourde ou malentendante trouve aussi un intérêt à s’affilier aussi dans un centre sportif majoritairement composé de personnes entendantes.

Ceux-ci doivent aussi pouvoir devenir accessibles, d’autant que les clubs spécialisés pour le public sourd et malentendant ne couvrent pas toutes les disciplines sportives et ne se trouvent pas toujours à proximité du domicile, ce qui peut être handicapant pour une pratique régulière.

Étant donné le nombre important d’activités sportives, voici quelques conseils généralistes.

AGENCEMENT DES LIEUX
Les terrains et les salles de sport

Les terrains de sport pour les personnes sourdes ne sont pas différents des autres terrains sportifs.

En revanche, si on conçoit des salles où l’on pratique de la gymnastique rythmique ou de la danse, il peut être intéressant de prévoir un plancher qui transmet les vibrations de la musique. Si une demande d’aménagement est faite par une personne sourde/malentendante qui veut pratiquer ce type d’activité, si on a la possibilité, on peut choisir la salle en fonction de sa transmission des vibrations.

Point de vue acoustique, on peut aussi choisir une salle qui ne renvoie pas trop d’écho. Cela aidera la personne sourde/malentendante appareillée à mieux percevoir la musique et les bruits et voix de façon générale.

SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES
L'affichage des points

Il peut être difficile, parfois, pour une personne sourde/malentendante de savoir où en est le comptage des points, surtout s’il y a toute une controverse autour.

On peut utiliser un système d’affichage des points. Le noter sur un tableau, utiliser des feuillets tournants autour d’une spirale, ou un écran lumineux,…

Le système FM

S’il peut, en principe, être utilisé pendant l’activité sportive, il n’est pas recommandé pour plusieurs raisons :

  • Il est fragile et une chute ou des coups peuvent faire tomber l’appareil (ballons, coups volontaires ou non d’autres joueurs,…). Cette fragilité est valable pour les appareils auditifs aussi mais ce n’est pas la seule raison.
  • S’il cible la voix du professeur ou de l’arbitre/du coach, il empêche d’entendre, dans le même temps, les autres bruits qui peuvent aussi donner de l’information.
  • S’il cible toute la salle, la personne entend tous les bruits de la salle qui sont alors amplifiés, ce qui peut devenir très fatigant et, l’appareil ne discriminant pas vraiment les voix des autres bruits, il risque de ne pas apporter grand-chose.

Nous recommandons quand même aux possesseurs d’un système FM de faire des essais. Il peut être malgré tout intéressant dans le cadre d’un cours individuel.

Cas particulier de l'implant cochélaire

Les personnes sourdes/malentendantes qui possèdent un implant cochléaire peuvent être limitées dans l’exercice d’activités sportives. Il leur est généralement déconseillé de s’exposer à des sports qui pourraient occasionner des chocs sur la boîte crânienne. Néanmoins, c’est surtout à la personne sourde/malentendante de demander conseil auprès de son médecin ORL, de prendre les précautions qu’il faut et d’informer le professeur des facteurs limitants si elle le juge nécessaire.

A la piscine, plus d’appareils auditifs !

On vend maintenant des appareils auditifs qui peuvent aller sous l’eau mais ceux qui en possèdent sont encore rares et toute la prothèse doit ête retirée avant d’entrer dans l’eau. Ce qui fait qu’une personne sourde/malentendante appareillée perd tout le bénéfice auditif de l’appareillage. Elle peut ainsi redevenir complètement sourde.

Si cette personne est aussi myope, elle peut avoir en plus des difficultés à voir le coach/professeur/maître nageur ou même les autres nageurs.

D’où l’importance de se mettre tout près d’elle pour lui donner toutes les explications qui conviennent. On peut demander à d’autres nageurs entendants d’attirer son attention. Les explications à la piscine sont données soit par mimes, soit en montrant les gestes à faire, soit avant ou après la leçon, soit par écrit sur un petit tableau blanc par exemple.

A la piscine, il faudra aussi prévenir individuellement la personne des changements de bande de natation. N’oubliez pas qu’une fois concentré sur ses longueurs le sportif peut ne pas prêter attention aux annonces criées.

SOLUTIONS HUMAINES
Le professeur/le coach

Il va devoir trouver un moyen de garder son rôle auprès de la personne sourde/malentendante. Il devra voir avec elle comment établir une communication.

Si la personne sourde oralise et/ou peut lire sur les lèvres, il faut savoir qu’elle aura besoin de se trouver près de vous. Il faudra lui donner la possibilité de se rapprocher de vous, ou vous pourriez penser à se rapprocher d’elle systématiquement. Vous devrez alors faire attention à rester intelligible, à ne pas lui tourner le dos, et tous ces autres conseils à observer. Si elle ne sait pas lire sur les lèvres, vous pouvez penser à écrire ce que vous devez dire sur un tableau blanc portatif, que vous gardez avec vous.

Dans bien des cas, et pour illustrer, par exemple dans le cadre d’un cours d’équitation, il faudra donner les explications entre les exercices. La personne devra arrêter son cheval pour suivre les explications. Ou vous devrez vous placer devant elle, à hauteur du cheval, tandis qu’il marche, pour expliquer.

Dans ce sport comme dans bien d’autres, il faudra s’arranger avec la personne sourde/malentendante pour qu’elle porte régulièrement son regard vers vous, pour que vous puissiez lui donner des indications visuelles, ou lui demander de s’arrêter.

Dans beaucoup d’autres disciplines, les personnes sourdes/malentendantes ont plus facile de comprendre les explications lorsqu’on les leur montre avant de les expliquer en théorie. Pour la gymnastique ou la danse par exemple, montrer physiquement les mouvements à faire peut même suffire. Vous devez aussi pouvoir toucher la personne et l’autoriser à vous toucher pour lui montrer des choses, comme la tonicité physique par exemple.

Après, il faut laisser le temps à l’élève de montrer qu’il sait faire et qu’il a compris et seulement ensuite on informe et corrige l’élève. L’apprentissage se fait en trois temps. Malgré cette particularité, on peut être surpris de la rapidité d’apprentissage. Ces trois temps ont aussi l’avantage de permettre à l’élève de bien se concentrer sur chacune des étapes.

En cours collectif, il faut vérifier que l’ensemble du groupe suit les enchainements, les actions et/ou les stratégies mises en place. Cette prudence permet au groupe d’avancer ensemble et ne pas laisser une personne ou une partie du groupe en retard dont la personne sourde/malentendante. C’est par là que commence la solidarité propre aux sports d’équipe.

L’arbitre, s’il est différent, suivra les mêmes conseils que le coach et fera attention à ce que l’information qu’il donne parvienne à la personne sourde/malentendante.

Il est recommandé aux professionnels de suivre une sensibilisation à la surdité, voire une initiation à la LSFB Langue des signes de Belgique francophone , surtout dans le cas où les élèves sont signants. Cette démarche permettra d’éviter de véhiculer des stéréotypes ou des préjugés et de se sentir plus à l’aise dans les échanges avec les sourds et malentendants. Elle les aidera aussi à favoriser une meilleure communication entre ces sportifs et ceux qui entendent.

Les autres sportifs

La plus grande difficulté de la pratique sportive, au-delà du bénéfice des explications/de l’apprentissage par le coach ou le professeur, c’est la communication entre les différents sportifs.

Si le groupe n’est pas attentif à la personne sourde/malentendante, cela peut provoquer très rapidement un sentiment d’exclusion qui peut pousser la personne à abandonner la pratique sportive en club entendant. Et pourtant, pour aller au-delà de ses capacités il est nécessaire de se confronter à un grand nombre d’adversaire ayant un niveau similaire voire supérieur, trouver des adversaires de ce genre demande parfois beaucoup d’efforts d’intégration aux personnes sourdes/malentendantes. Autant faciliter les choses.

Elles auront besoin de savoir ce qu’il se passe dans le jeu. On peut, si on ne peut pas faire profiter l’équipe d’une sensibilisation à la surdité, mettre en place des codes gestuels. Une file de randonnée équestre par exemple, peut établir un code pour les différentes allures prises par les chevaux dans la file, et une équipe de foot peut établir un vocabulaire gestuel pour but/faute/hors-jeu, ballon… tout le monde en profitera !

Au mieux tout le monde sera sensibilisé, au mieux la personne pourra aussi s’intégrer en dehors de temps de jeu.

Les interprètes

Pour certaines activités sportives qui nécessitent beaucoup d’interactions avec le coach, on peut envisager de faire appel à un interprète langue orale/signée. Vu la pénurie actuelle d’interprètes professionnelles, c’est dans ce cas de la vie culturelle et sociale qu’il est moins indispensable de faire appel à un interprète professionnel. Un bon niveau de langue des signes qui permet d’interpréter et de rendre les échanges fluides entre deux personnes, et surtout une bonne connaissance du vocabulaire lié à la pratique sportive en question peuvent suffire. Ce choix est à convenir entre les différentes parties. On essayera d’avoir toujours le même interprète pour les différentes leçons.

Cela peut être utile pour un cours d’équitation ou d’un art martial spécifique par exemple où seule une communication par mimes/gestes risque d’être fort limitée.

On peut aussi faire ponctuellement appel à un interprète pour les remises de prix et autres fêtes. Dans ce cas, le club sportif peut demander à ce que ce soit inclus dans son budget prévisionnel ou demander à la personne sourde/malentendante de faire la demande elle-même. Il vaut mieux le convenir dès le départ pour éviter tout malentendu.

Références
  • Site web du Belgian Deaf Sport Committee où vous pouvez vous renseigner sur les clubs sportifs pour sourds et malentendants mais aussi pour demander conseil sur l’adaptation d’une activité sportive. Vous y trouverez aussi un dossier qui explique l’avantage pour une personne sourde/malentendante de s’affilier dans les deux types de club (sourd ou entendant).
  • Site web du CREE, centre de vacances en internat et en externat et activités extrascolaires pour enfants sourds et malentendants de 0 à 17 ans. Là aussi, vous pouvez demander des conseils sur l’adaptation d’une activité.
  • Vous pouvez faire savoir que votre club ou centre sportif est accessible à un ou plusieurs types de handicap. C’est par ici (document pdf) et par ici.
  • Si vous désirez apprendre la langue des signes de Belgique francophone, voici un espace qui explique ce qu’il faut savoir à ce propos (formules de cours, écoles et associations, supports de cours,…).